Amazonie
Posted: 20 Sep 2006, 08:47
Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé par
des étudiants aux Etats-Unis... La presse nord-américaine a refusé
de publier ce texte.
Pendant un débat dans une université aux États-unis, le ministre de
l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au
sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.
Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il
espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.
Réponse de M. Cristovam Buarque:
En effet, en tant que Brésilien je m'élèverais tout simplement
contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit
l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce
patrimoine, il est nôtre.
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu
ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit
internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour
toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions
internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions
internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que
l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des
réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer
l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.
De la même manière, on devrait internationaliser le capital
financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous
les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son
propriétaire, ou d'un pays.
Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par
les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale.
Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des
pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous
les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la
seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles
oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce
patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de
l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul
propriétaire ou d'un seul pays.
Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer
avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il
faudrait internationaliser ce tableau. Pendant que cette rencontre se
déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais
certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister,
à cause de difficultés aux frontières des États-unis. Je crois
donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies,
soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute
l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de
Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté
particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde
entier.
Si les États-Unis veulent internationaliser l'Amazonie à cause du
risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des
Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire
des États-unis.
Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles
armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que
les déplorables incendies des forêts brésiliennes.
Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence
des États-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des
réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la
dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que
tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller
à l'école.
Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent,
comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage
encore que l'Amazonie.
Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde
comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas
travailler alors qu'ils devraient aller à l'école, ils ne les
laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.
En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une
internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera
comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et
seulement à nous !
Ce texte n'a pas été publié. Aidez à sa diffusion.
Merci !
des étudiants aux Etats-Unis... La presse nord-américaine a refusé
de publier ce texte.
Pendant un débat dans une université aux États-unis, le ministre de
l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au
sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.
Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il
espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.
Réponse de M. Cristovam Buarque:
En effet, en tant que Brésilien je m'élèverais tout simplement
contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit
l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce
patrimoine, il est nôtre.
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu
ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit
internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour
toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions
internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions
internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que
l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des
réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer
l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.
De la même manière, on devrait internationaliser le capital
financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous
les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son
propriétaire, ou d'un pays.
Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par
les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale.
Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des
pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous
les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la
seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles
oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce
patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de
l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul
propriétaire ou d'un seul pays.
Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer
avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il
faudrait internationaliser ce tableau. Pendant que cette rencontre se
déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais
certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister,
à cause de difficultés aux frontières des États-unis. Je crois
donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies,
soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute
l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de
Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté
particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde
entier.
Si les États-Unis veulent internationaliser l'Amazonie à cause du
risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des
Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire
des États-unis.
Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles
armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que
les déplorables incendies des forêts brésiliennes.
Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence
des États-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des
réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la
dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que
tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller
à l'école.
Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent,
comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage
encore que l'Amazonie.
Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde
comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas
travailler alors qu'ils devraient aller à l'école, ils ne les
laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.
En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une
internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera
comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et
seulement à nous !
Ce texte n'a pas été publié. Aidez à sa diffusion.
Merci !