RCA.xSz|d0nZ wrote: Il ne reste plus qu'a rencontrer Outkast le vaniteu et ma sainte croisade sera terminée
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Le 27 novembre 1095, le pape Urbain II prêche la Croisade au concile de Clermont, en Auvergne.
Il invite les chevaliers à prendre la croix pour délivrer le tombeau du Christ et leur accorde l'indulgence plénière, c'est-à-dire la rémission de tous leurs péchés, en contrepartie de leur sacrifice.
La Palestine est occupée en effet depuis quelques décennies par les Turcs Seldjoukides et les pèlerins sont empêchés de faire leurs dévotions à Jérusalem.
Le pèlerinage
En Occident, la tradition des pèlerinages remonte au lendemain du règne de l'empereur romain Julien l'Apostat (IVe siècle): les fidèles désirent se rendre sur les lieux où Jésus a vécu et partent à pied sans se soucier du temps qu'ils mettront.
En 638, lorsque les musulmans s'emparent de Jérusalem, les pèlerinages continuent comme si de rien n'était. Il est vrai qu'ils sont source de revenus pour les Orientaux.
Les choses se gâtent sous le règne des califes abbassides de Bagdad, et des monastères relais se multiplient sur les routes des pèlerins pour apporter aide et secours à ceux-ci.
Les paysans se déplacent en nombre, mais aussi les nobles, comme Robert le Diable, duc de Normandie, Béranger II, comte de Barcelone,...
En 1054, par exemple, on a décompté 3000 pèlerins venant rien que de Picardie et de Flandre, n'hésitant pas à affronter les multiples dangers de la route et les attaques des Bédouins.
Le 19 août 1071, enfin, la situation se transforme du tout au tout avec la victoire des Turcs sur les armées byzantines à Malazgerd. Le basileus Romain Diogène est fait prisonnier.
En dix ans, tirant parti des dissensions au sein des troupes chrétiennes, les Turcs enlèvent l'Asie mineure aux Byzantins. La capitale de l'empire orthodoxe, Constantinople, n'est pas loin de tomber entre leurs mains.
Mais l'Occident accourt à l'aide des chrétiens orientaux et le désastre final est repoussé à beaucoup plus tard.
Enthousiasme pour la Croisade
L'appel du pape tombe à pic. Il obtient un écho inespéré.
Depuis dès avant l'An Mil, en effet, la chrétienté occidentale vit une grande époque de renouveau religieux. Les guerriers codifient leurs combats et respectent les trêves de Dieu avec plus ou moins de bonne grâce. Bénéficiant d'une meilleure sécurité, les paysans améliorent leurs conditions de vie. La population se met à croître rapidement.
Dans les familles, les cadets reçoivent l'appel du pape avec un enthousiasme d'autant plus débordant qu'ils entrevoient un champ d'aventures à la mesure de leurs frustrations.
Echec de la Croisade populaire
Les paysans partent les premiers, par milliers, sans autres armes que leur foi. Ils suivent un apôtre d'Amiens, Pierre l'Ermite, et un simple chevalier, Gautier-sans-Avoir. Certains égarés, sous la conduite de chefs moins recommandables, se livrent à des massacres de juifs en Rhénanie, malgré la défense des évêques, et commettent des pillages jusqu'en Hongrie.
La croisade populaire n'en arrive pas moins à Constantinople le 1er août 1096. L'empereur Alexis Commène recommande à Pierre l'Ermite d'attendre la croisade seigneuriale et installe les pélerins de l'autre côté du Bosphore, sur la rive asiatique, pour prévenir les débordements.
Désobéissant à leurs chefs, les croisés se remettent en route mais leur périple tourne court et ils ne tardent pas à être massacrés ou capturés par les Turcs.
Les Croisés tentés par le pouvoir
Les guerriers, quant à eux, prennent le temps de se préparer, et attendent le 15 août 1096 pour se mettre en route. Leur expédition est placée sous la direction du légat pontifical Adhémar de Monteil.
Elle comprend quatre armées. Les Français du nord se placent sous le commandement de Hugues de Vermandois, les Allemands et les Lorrains sont dirigés par le comte Godefroi de Bouillon et le comte Baudouin de Flandres. Les Français du midi suivent le comte de Toulouse, Raimon IV de Saint-Gilles. Enfin, d'Italie méridionale part une armée commandée par Bohémond de Tarente. Celui-ci est le fils de Robert Guiscard, l'un des seigneurs normands qui règnent sur la Sicile et l'Italie du sud.
Les trois armées venues de France se rejoignent à Constantinople. Godefroi de Bouillon consent à s'agenouiller devant l'empereur et promet de lui restituer tous les territoires qui seront repris aux Turcs et qui avaient naguère appartenus aux Byzantins.
Les Croisés traversent le détroit du Bosphore. Après la prise de Nicée, ils franchissent le défilé du Taurus et débouchent dans les plaines de Cilicie. Beaucoup sont alors gagnés par la tentation du pouvoir. C'est ainsi que Baudouin attaque la ville d'Edesse pour son compte.
Entretemps, la quatrième armée, venue d'Italie méridionale, a débarqué à Constantinople. Bohémond de Tarente s'empare non sans mal de la ville d'Antioche le 2 juin 1098 et en devient le prince.
De tous les principaux seigneurs de la Croisade, seul Raimon de Saint-Gilles résiste à la tentation du pouvoir. Il mène ses troupes jusqu'à Jérusalem, sans faillir en dépit de la soif et de la chaleur.
La ville est enlevée aux musulmans le 15 juillet 1099. Le pape Urbain II meurt sans avoir la satisfaction d'apprendre la réussite de sa croisade. Le succès des Francs est entaché par le massacre des habitants musulmans et juifs de la Ville Sainte.
Contrairement aux attentes, la Ville Sainte revient à Godefroi de Bouillon et non à Raimon IV. Par humilité, le seigneur lorrain refuse le titre de roi pour celui d'avoué du Saint-Sépulcre.
Le 12 août 1099, Godefroy de Bouillon complète son succès en écrasant l'armée égyptienne à Ashkelon (ou Ascalon). De cette ville, les Croisés ramèneront en Occident... l'échalote.
Pendant un à deux siècles, les croisades donneront lieu à des guerres, des pillages et des massacres sans nombre. Mais ces premières expéditions outre-mer seront aussi à l'origine d'échanges féconds entre l'Orient et l'Occident. Elles aideront les Européens à bâtir la plus grande civilisation qu'ait sans doute connue l'humanité.
mko stou